« Les Intranquilles » de Joachim Lafosse, une lutte désarmante contre la bipolarité destructive
Le réalisateur belge a l’habitude de porter à l’écran les difficultés des couples. Il met cette fois une famille à l’épreuve de la maladie, dans un drame psychologique troublant de justesse porté par le remarquable duo Damien Bonnard – Leïla Bekhti.
Après avoir filmé les tourments amoureux dans L’Économie du couple, le réalisateur belge Joachim Lafosse porte cette fois-ci à l’écran les ravages de la bipolarité. Dans Les Intranquilles – qui a concouru cet été en sélection officielle au Festival de Cannes -, le cinéaste de 46 ans propose une plongée pleine de sensibilité dans le quotidien d’une famille soumise à l’épreuve de la maladie.
Une famille complètement impuissante
Damien (Damien Bonnard) est artiste-peintre. Inspiré par fulgurances, hyperactif toujours en mouvement, il vit avec sa femme Leïla (Leïla Bekhti) et leur jeune fils Amine, et leur fait bien malgré lui vivre un enfer au quotidien. Atteint de troubles psychiatriques, il passe en quelques secondes du rire à la colère, du calme à la paranoïa, de la tendresse à la violence. Imprévisible, insomniaque, il impose à sa famille un comportement hautement instable, entre phases maniaques et épisodes de dépression. Son traitement au lithium va le tranquilliser, mais il ne sera alors plus que l’ombre de lui-même, face à sa famille, impuissante et à bout de nerfs.