RAPPORT D'ENQUÊTE
l’importance du diagnostic Chez les personnes atteintes
d’un trouble
bipolaire
En partenariat avec
Si la littérature évoque entre 8 et 10 ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire, il est intéressant de regarder au-delà de cette moyenne : certains témoignages parlent de 10 ans, 15 ans, voire 20 ans...
C’est ce triste constat qui a mené l’association Bipolarité France à interroger celles et ceux qui vivent avec un trouble bipolaire, pour les aider, ainsi que ceux qui n’ont pas pu bénéficier d’un diagnostic pertinent jusqu’à aujourd’hui et qui vivent dans l’errance médicale. Pour leur montrer qu’on se soucie d’eux, que l’on veut faire bouger les choses, et faire agir les professionnels concernés.
L’idée de cette enquête me trottait dans la tête depuis un moment. Je suis moi-même atteint d’un trouble bipolaire, et j’ai souffert d’une errance diagnostique de 16 ans. Toutes ces années à consulter des dizaines de médecins, sans savoir ce qui m’arrivait, et avec des conséquences néfastes sur ma vie personnelle et professionnelle … Lorsque j’ai vu le travail de Bipolar UK je me suis dit qu’il était temps de lancer la même initiative en France.
Pour mener cette enquête, Bipolarité France s’est entourée de plusieurs partenaires :
L’Unafam
(Union Nationale de Familles et amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques) accueille, écoute, soutient, forme, informe et accompagne les familles et l’entourage.
La Fondation Pierre Deniker
créée en 2007 pour soutenir la recherche en santé mentale et sensibiliser le grand public aux troubles psychiques.
Bipolar UK
met en place des services à destination des patients atteints de troubles bipolaires, afin qu’ils puissent prendre leur vie en main.
L’association et ses partenaires ont créé un comité de pilotage chargé de construire un questionnaire à destination des personnes qui ont reçu un diagnostic de trouble bipolaire. Ce dernier, qui comprend 20 questions, a été mis en ligne le 20 décembre 2022 sur le site de Bipolarité France, et clôturé le 19 février 2023. Le sondage a été médiatisé auprès de la communauté de Bipolarité France, de celles des partenaires et plus largement des personnes atteintes d’un trouble bipolaire à travers les outils de communication de l’association et des partenaires.
Grâce aux témoignages et au vécu des patients, nous avons pu collecter des données et améliorer notre compréhension sur la complexité du diagnostic.
Ce rapport émet également des recommandations concrètes pour améliorer et réduire le temps de diagnostic, à destination des pouvoirs publics et des professionnels de santé.
LA SANTÉ MENTALE
AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS
Depuis quelques années, le sujet de la santé 2021, les femmes, les personnes vivant seules et mentale est devenu une préoccupation et notamment depuis la crise sanitaire. Solitude, détresse, « burn-out », suicides : la santé mentale s’est fortement dégradée avec les confinements successifs et autres couvre-feux, ainsi que l’avènement du télétravail... Ajoutons à cela un contexte local et mondial très anxiogène : inflation, guerre, réchauffement climatique...
Et les chiffres nous le montrent : les résultats du Baromètre 2021 de Santé Publique France2 nous indiquent qu’en 2021, 12,5 % des personnes âgées de 18-85 ans auraient vécu un EDC (épisode dépressif caractérisé) au cours des 12 derniers mois et 20,8 % des 18-24 ans disent avoir connu un EDC au cours des 12 derniers mois. Le Baromètre nous apprend également qu’en les familles monoparentales, tout comme celles qui ne se déclaraient pas à l’aise financièrement, au chômage et celles indiquant que la Covid-19 avait eu un impact négatif sur leur moral, avaient un risque d’EDC plus élevé.
Si les médias regorgent de conseils bien-être pour être mieux dans son corps et dans sa tête, le sujet de la santé mentale peine à émerger. Malgré tout, on commence à s’intéresser à de nombreux troubles comme le TDAH, le trouble bipolaire, le trouble de la personnalité borderline, la cyclothymie. Difficile de se retrouver entre tous ces troubles qui étaient jusqu’ici restés dans l’ombre, et qui restent aujourd’hui tabous, mal perçus, et surtout mal connus ... L’intérêt est présent, mais il y a encore un très gros travail de sensibilisation à réaliser.
