Les troubles bipolaires
La maladie, un trouble de l'humeur
L'humeur, c'est l'état émotionnel permanent d'une personne. On parle souvent de "bonne" ou de "mauvaise" humeur pour décrire le moral du jour. Ici on va parler d'humeur dépressive et/ou exaltée, par exemple.
Selon l'OMS, les troubles bipolaires sont des troubles de l'humeur épisodiques définis par l'occurrence et l'alternance d'épisodes maniaques, hypomaniaques, dépressifs ou mixtes.
La phase dépressive
On l'appelle “phase down".
Il faut réunir au moins 5 des symptômes dépressifs suivants, avec au moins une humeur dépressive ou une perte d'intérêt et ou de plaisir, pendant au moins 2 semaines d'affilée.
Ces symptômes doivent induire une détresse significative et/ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
L’épisode ne doit pas être imputable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale.
Les symptômes possibles :
Humeur dépressive quasi toute la journée, presque tous les jours.
Diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour des activités précédemment considérées comme agréables, presque tous les jours.
Modification notable de l'appétit presque tous les jours.
Hypersomnie ou insomnie presque tous les jours.
Ralentissement moteur ou agitation physique observable par d'autres, non limité à un sentiment subjectif de fébrilité ou de blocage intérieur.
Fatigue ou perte d'énergie quotidienne.
Sentiment de dévalorisation, de culpabilité excessive ou inappropriée (parfois délirante) presque tous les jours.
Indécision inhabituelle ou diminution de l'aptitude à penser clairement ou à se concentrer sur une tâche donnée, presque tous les jours, ressentie ou observée par les autres.
Pensées récurrentes de mort ou de suicide. Tentative de suicide.
L’épisode maniaque
C’est une élévation anormale et persistante de l’humeur, et/ou une humeur anormalement expansive ou irritable et une activité ou un niveau d’énergie anormaux et persistants, presque toute la journée, presque tous les jours, pendant au moins une semaine d’affilée ou n’importe quelle durée si une hospitalisation est nécessaire.
Elle entraîne une altération marquée du fonctionnement ou nécessite une hospitalisation ou bien comporte des symptômes psychotiques (délire, hallucinations).
Au moins 3 des symptômes suivants doivent également être présents au cours de la semaine, 4 si l’humeur est irritable plutôt qu’expansive ou élevée :
Trop grande estime de soi ou idées de grandeur (mégalomanie).
Réduction du besoin de sommeil, voire insomnie complète, sans fatigue.
Logorrhée, plus grande communicabilité ou désir constant de parler.
Fuite des pensées et trop-plein d’idées.
Distractibilité, incapacité à se concentrer.
Augmentation significative de l’activité dirigée vers un but (social, professionnel sexuel ou scolaire) ou agitation psychomotrice (activité excessive sans objet précis, non orientée vers un but).
Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables, y compris des conduites sexuelles inconséquentes, des dépenses inconsidérées, et des investissements déraisonnables.
L’épisode hypomaniaque
C'est la “phase up".
Ce sont les mêmes symptômes et le même nombre que dans la manie.
La perturbation de l’humeur et la modification du fonctionnement habituel doivent également être manifestes pour les autres et les inquiéter.
Cependant l’hypomanie diffère de la manie en ces 3 points (tous sont nécessaires) :
Durée plus courte : il suffit de 4 jours pour qualifier un épisode hypomaniaque.
Sévérité globale moindre et non suffisante pour entraîner une altération marquée du fonctionnement habituel ou pour nécessiter une hospitalisation.
Pas de signes de psychose.
Les épisodes mixtes
C’est la coexistence ou le chevauchement de symptômes de polarité opposée:
Episode dépressif avec au moins 3 symptômes (hypo)maniaques.
Episode (hypo)maniaque avec au moins 3 symptômes dépressifs.
Dans les deux cas, le risque suicidaire est plus élevé. Il est important de bien repérer s’il y a des signes opposés de manière à aider le psychiatre au diagnostic et au traitement de la crise.